Blouson de chair
L’acrimonie des armes coule dans le canal qui relie l’océan à l’amour
Sans un cri ton ventre femme enfanta l’homme rouge
Sans un cri car le temps d’alors était sourd à la souffrance de nos chairs
Sans un cri tombait sur la neige vierge tes pétales de roses bleues
Sans un cri l’enserrant de tes ronces lianes, écrasant ton fruit mur à la commissure de ses lèvres cyanosées, et d’une langue habile nettoyant le pourtour de ses yeux tuméfiés
Sans un cri posas tes lèvres sur les siennes
Sans un cri le souffle de glace déplia ses poumons, cristallisant chaque alvéole de la tyrannie asthmatique
Sans un cri plongeant tes mains dans son cœur, arrachant les restes d’un ancien repas qui souillait la rivière de ses larmes
Car le temps était sourd à ton corps
