Le baptême
Ravinant la mémoire dans le creux de leurs mains
Les sourires en satin font couler l’aube noire
En un signe de croix rivière d’amertume
Sous leurs tristes costumes élimés par endroits
Et deus factus est
De corps dévêtus de rubis et d’ordure
En guise de parure faisant tomber des nues
Les enfants de passage sous la myrte et l’encens
Ces derniers innocents qui criaient au mirage
Et non resurrexit
Dans l’immobilité où l’esprit se dénoue
Les cathédrales vaudoues recrachent la fumée
De l’esprit qui empale sous les regards liés
le corps d’un nouveau-né à la chair encore pâle
Et non incarnatus est
Puis tous repartiront du foutre plein les yeux
De l’offrande à leur dieu une poupée de chiffon
Sur le parvis mouillé les pigeons voleront
Vers ce clair horizon que l’humain a souillé
Amen
